L’économie chinoise, longtemps considérée comme le moteur industriel de la planète, traverse une phase de ralentissement structurel qui suscite de vives inquiétudes sur les marchés mondiaux. Entre déflation persistante, faiblesse de la demande intérieure et crise immobilière prolongée, la deuxième puissance économique mondiale semble piégée dans un cycle de croissance molle.
📉 Une déflation qui inquiète
Les prix à la production en Chine ont reculé de 3,3 % en mai 2025 par rapport à l’année précédente, selon Investing.com — la plus forte baisse depuis près de deux ans. Ce phénomène de déflation industrielle reflète une chute de la demande aussi bien locale qu’internationale.
De plus, l’indice des prix à la consommation (CPI) stagne, ce qui démontre que la consommation des ménages reste timide malgré les mesures de relance du gouvernement.
🗣️ « Les consommateurs chinois épargnent davantage et dépensent moins, ce qui freine la reprise économique », souligne un rapport du Financial Times.
🏭 Un secteur industriel à bout de souffle
Les données manufacturières confirment cette tendance : la production industrielle a progressé de seulement 5,2 % sur un an, en dessous des attentes du marché (Investing.com, août 2025).
Les ventes au détail ont également ralenti, un signe que la demande interne ne parvient pas à compenser la baisse des exportations.
Dans ce contexte, les profits industriels sont en recul pour le premier semestre 2025, selon les données publiées par le Bureau national des statistiques chinois.
🏚️ Le poids du secteur immobilier
Le secteur immobilier, autrefois pilier de la croissance chinoise, demeure en crise. Plusieurs grands promoteurs — dont Evergrande et Country Garden — peinent à honorer leurs engagements financiers.
Cette crise de confiance affaiblit les banques et les fournisseurs, tout en réduisant les revenus des collectivités locales dépendantes des ventes de terrains.
📊 Selon Allianz Trade, la contraction du secteur immobilier pourrait retrancher jusqu’à 1,5 point de pourcentage à la croissance du PIB chinois en 2025.
🌐 Des répercussions mondiales
Le ralentissement chinois se répercute sur l’ensemble du marché international :
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Baisse de la demande en matières premières, notamment pour le cuivre, l’acier et le pétrole.
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Ralentissement des exportations vers les pays développés et émergents.
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Volatilité accrue sur les marchés asiatiques, notamment à Hong Kong et Séoul.
Les analystes de CNBC et de Bloomberg Economics estiment que cette situation pourrait réduire la croissance mondiale de 0,3 à 0,5 point en 2025 si les tendances actuelles se prolongent.
⚙️ Quelles réponses politiques ?
Face à cette situation, Pékin tente de stabiliser la confiance en adoptant une politique monétaire plus souple et en annonçant de nouveaux programmes d’investissement public.
Toutefois, selon Reuters, ces mesures risquent d’avoir un impact limité sans réformes structurelles profondes, notamment dans les domaines du crédit, de la fiscalité locale et de la gouvernance des entreprises publiques.
🧭 En conclusion
La Chine entre dans une phase de transition économique délicate, marquée par une croissance plus lente mais aussi plus qualitative.
Cependant, la combinaison d’un secteur immobilier fragilisé, d’une demande en berne et de tensions géopolitiques persistantes rend cette trajectoire incertaine.
💬 L’avenir économique mondial dépendra en grande partie de la capacité de la Chine à relancer durablement sa consommation et à restaurer la confiance des investisseurs.
📚 Sources :
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Financial Times (2025) – “China’s factory activity suffers longest decline in six years”
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Investing.com (2025) – “China’s consumer prices extend decline for fourth month in May”
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CNBC (2025) – “China’s May factory activity unexpectedly shrinks”
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Allianz Trade (2025) – “China’s Great Crunch: Causes and Consequences at Home and Abroad”
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Reuters (2025) – “China considers more fiscal stimulus amid slowdown concerns”